Interview Clarissa Rivière ![Clarissa Rivière répond à l’interview d’indécence]()
1 – Parlez-nous un peu de vous, votre bio de manière succincte (Nom, pseudo, pays…)
Je suis parisienne, et la nature me manque ! (Mais je me connais, si j’habitais la campagne, l’animation de la ville me manquerait tout autant…).
Côté « face », je mène une vie familiale, rangée (enfin, plus ou moins) ; côté « pile », je suis une blogueuse et une auteur érotique. J’avance masquée pour ne pas être reconnue, et pourvoir m’amuser, écrire plein de bêtises sans risque… j’aime porter un masque aussi pour me costumer, évoquer le côté sulfureux de l’érotisme. Je le retrouve d’ailleurs avec plaisir dans le logo de la collection Indécences !
J’ai choisi mon pseudo très rapidement, pressée d’ouvrir mon blog avec un nom sans « numéro ». Je le voulais à la fois romantique et coquin, évoquant l’eau… un hommage modeste à Stephan Zweig aussi, maître incontesté de la nouvelle !
2 – Comment vous est venue l’idée d’écrire ?
En fait, j’écris depuis toujours, depuis que je sais tenir un crayon ou presque. J’ai tenu pendant très longtemps un journal intime, avant d’écrire des nouvelles fantastiques (les maisons hantées, les vampires, et les objets magiques sont mes amis !). J’ai écrit ensuite des nouvelles plus épicées pour mon chéri, il les a aimées (mais il n’est pas du tout objectif) et m’a encouragée à ouvrir un blog, à répondre à des appels à textes de maisons d’édition… Depuis, j’ai attrapé le virus !
3 – Que signifie « être auteur » pour vous ?
Un auteur écrit des histoires qui enflamment notre imagination, nous tiennent en haleine, nous transportent, nous font rêver, rire, éprouver des émotions, vivre des aventures… le tout en étant sous la couette, dans les transports, à la plage… Les auteurs sont de puissants mages ! Je n’oublie pas les auteurs d’essais, de biographies, qui nous apprennent des choses.
4 – Vous sentez-vous auteur ?
Pas vraiment, et je ne suis pas sûre de pouvoir prétendre à ce titre. D’une part, je ne sais pas si je dispose du talent nécessaire ; d’autre part, je n’écris pas régulièrement, uniquement quand j’en ai envie. Je suis très dilettante ! Et un peu paresseuse aussi, car j’écris très peu de longs textes, je préfère les nouvelles.
5- Quelles sont les émotions ou sensations que vous préférez quand vous écrivez ?
J’aime sentir l’enthousiasme, la joie, m’envahir quand mes doigts galopent tout seuls sur le clavier, et que toute une histoire jaillit ! J’aime sentir le désir qui me tord le ventre parfois quand je raconte certaines scènes, – je me dis qu’elles devraient aussi faire de l’effet aux lecteurs… J’aime me sentir « aux commandes », guider mes personnages où je veux, être la maîtresse du jeu, tirer tous les fils…
Tout n’est pas rose dans le processus d’écriture, certaines émotions peuvent être négatives aussi : impression de n’écrire que des choses « nulles », douter, ne pas savoir finir l’histoire – ou la commencer -, patauger dans ses incohérences, procrastiner…
6 – Dans quelles circonstances vous vient l’inspiration ?
Avec les appels à textes, c’est facile, car on nous propose un thème. L’angoisse de « la page blanche » n’existe pas. Mon imagination s’emballe, plusieurs histoires s’enchaînent, tournent dans mes pensées, jusqu’à ce qu’il y en ait une qui s’impose. Je m’inspire souvent d’une anecdote, d’une rencontre, ou d’un événement particulier, qui sera le commencement d’une histoire. Par exemple, tout le début de « Cavalier » dans le recueil « Étreintes masquées » est réel. Je suis vraiment allée au bal du château de Versailles, mais la suite est inventée (hélas !). Les photos, les tableaux m’inspirent aussi, des mots entendus, une silhouette dans la rue…
7 – Un lieu de prédilection pour écrire ?
J’écris le plus souvent sur mon ordinateur, chez moi au calme, mais quand l’envie d’écrire me prend, ce peut être n’importe où, n’importe comment : sur mon téléphone ou ma tablette, sur un carnet, des feuilles volantes, dans un café ou dans un train… Ensuite, j’ai plein de bouts d’histoires éparpillés, et c’est la pagaille totale dans mes fichiers et mes notes.
8 – Un moment privilégié pour écrire ?
Je ne suis pas très « régulière », j’écris souvent le matin, parfois le soir… toute la journée ou une heure seulement ; tous les jours et puis je m’interromps pendant des semaines… je suis une écrivaine occasionnelle, rires. La discipline de certains amis auteurs m’impressionne, moi je papillonne plutôt. J’aime bien les appels à textes, qui m’offrent un thème qui m’aiguillonne, et surtout une date limite à ne pas dépasser, sinon je ne finis jamais rien ! Mes tiroirs virtuels regorgent de bouts de textes inachevés !
9 – Lisez-vous des ouvrages d’autres auteurs dans votre domaine d’écriture ?
Oui, très souvent ! Par exemple, j’aime beaucoup lire ce qu’écrivent Aline Tosca, Julie Derussy, Miss Kat, Octavie Delvaux, pour ne citer qu’elles… et d’autres surprises que je m’offre chez mes éditeurs préférés, L’ivre-Book, Dominique Leroy, La Collection Paulette et la Musardine. Mais j’alterne avec d’autres genres souvent, j’ai des phases où je ne lis plus que de la littérature contemporaine, classique, ou encore des polars et de la SF !
10 – Vos personnages sont réels ou imaginés ?
Mes personnages sont le plus souvent imaginaires, parfois très fortement inspirés de personnages réels ! Certaines nouvelles sont même vraies à 80 %, mais je ne dévoilerai pas lesquelles.
11 – Duquel de vos personnages vous vous sentez le (a) plus proche ?
Un personnage revient de façon récurrente, sous diverses formes, dans mes nouvelles. Il s’agit d’une femme agitée de contradictions : romantique et amoureuse, sage en apparence ; mais assaillie de désirs et de fantasmes, qui vont la pousser à faire des folies ! Je pense par exemple à mon héroïne de « Jour de grève », dans le recueil « Les yeux bandés ». Rien ne la prédispose à vivre autant d’aventures, mais une grève va tout déclencher. J’aime bien ce moment où mes héroïnes basculent du « côté obscur », en raison des circonstances, d’un petit coup de pouce du destin.
12 – Que vous apporte l’écriture (physiquement, moralement, humainement) ?
Une espèce de fièvre enthousiaste et joyeuse au moment où je donne vie à une histoire, des personnages (même s’il y a parfois des moments douloureux aussi, notamment lors des relectures !).
Grâce à l’écriture, je me suis liée avec de nombreux auteurs qui sont devenus des amis qui comptent beaucoup, nous avons même parfois des projets en commun ! J’adore travailler avec eux, mais je suis alors tenaillée par la crainte de les décevoir…
Physiquement, des tendinites au bras, aux fesses… (je rêve de massages…)
13 – Comment vivez-vous la critique positive ?
Elle me fait un plaisir fou, me donne de l’élan, envie d’écrire encore et encore et d’embrasser sur les deux joues les lecteurs qui ont aimé mes textes ! Je ressens une certaine pression aussi : vais-je continuer à leur plaire, aimeront-ils mes futures histoires ?
14 – Comment vivez-vous la critique négative ?
Je me précipite sur les chroniques de certaines blogueuses, car je sais qu’elles parlent aussi de ce qu’elles n’ont pas aimé, et pourquoi. Quand je lis une critique négative, j’essaie de comprendre ce qui n’a pas plu, et d’en tenir compte (par exemple, si l’on me dit que mon début, ou ma chute ne sont pas crédibles). J’ai eu aussi des critiques négatives sur des nouvelles plus crues, car mes lecteurs sont habitués à une certaine douceur de ma part -mais les choses évoluent . Je les entends, bien sûr, je suis désolée de les décevoir, mais c’est une remarque portant sur leurs goûts personnels, d’autres lecteurs préfèrent quand je me « lâche ». Je suis plus attentive quand on critique mon style, ou la structure d’une histoire.
15 – Cela a-t-il était difficile de vous faire publier ?
Je ne l’ai pas vraiment cherché en fait (je ne vais pas me faire des amis !). Au départ j’étais surtout une blogueuse, je publiais des petits textes, des billets d’humeur… Écrire a toujours fait partie de ma vie ! Ma route a croisé celle des appels à textes de La Musardine, je me suis prise au jeu, poussée et encouragée par mon chéri, et mes nouvelles de débutante ont eu la chance de leur plaire.
Il y a souvent une rencontre, un événement, une opportunité, qui offre ce « déclic » et permet la publication.
16 – Si vous deviez coécrire un roman avec un autre auteur, lequel serait-il ?
Je pense spontanément à Julie Derussy, dont j’aime les histoires, le style, la personnalité, le sourire… – et d’ailleurs, je suis en train d’exaucer mon rêve ! Mais il y en a tant d’autres ! J’ai proposé à certains auteurs de travailler sur des nouvelles de science-fiction, car j’aime ce genre, et j’ai envie de me frotter à ce nouveau challenge. Une manière d’être avec ces auteurs aussi, de mieux les connaître ! Je ne les citerai pas pour ne pas les embarrasser, mais peut-être se reconnaîtront-ils…
17 – Si vous deviez dire simplement quelques mots de vous ou de votre ou vos œuvres, à un public, ce serait ?
J’écris des nouvelles érotiques dans le but de vous distraire, de vous émoustiller, de vous faire plaisir dans tous les sens du terme !
18 – Quels sont vos projets à terme (Court, moyen et long terme) ?
Je suis superstitieuse, je préfère ne pas trop m’avancer… j’ai envie de continuer à répondre aux appels à textes qui me plaisent. J’ai aussi des projets de novellas et de recueils de nouvelles avec plusieurs amis auteurs, j’aimerais beaucoup qu’ils aboutissent.
Je suis passée de l’autre côté du miroir depuis 2015, j’aide une maison d’édition, La Collection Paulette, en dirigeant certains ouvrages. J’aime quitter le monde solitaire de l’écriture pour retrouver une ambiance d’équipe, travailler avec plusieurs auteurs, différents et attachants.
19 – Votre devise ? Votre couleur préférée ?
Ma devise ? Spontanément, je pense à celle de Scarlett dans « Autant en emporte le vent » : « Demain est un autre jour » (je suis très forte pour remettre les soucis à plus tard ).
Ma couleur préférée, le rouge ! La couleur de la passion…
20 – Un remerciement particulier ?
Je remercie les éditeurs, leurs directeurs et directrices de collection qui m’ont fait ce superbe cadeau, me publier – je n’en reviens toujours pas !
Les lecteurs sans qui nous ne serions rien, mes amours qui me supportent et me rendent heureuse…
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